Merci d'avoir parlé d'Europe. Enfin ! Vos prédécesseurs oubliaient toujours un peu la complémentarité entre l'ANR et les moyens disponibles au niveau européen. Dès 2012, comme rapporteur sur la préparation du cadre financier pluriannuel 2014-2020, j'avais souligné que l'émergence de l'ANR avait entraîné, par effet de substitution, une baisse du nombre de dossiers déposés auprès des instances européennes - lesquels sont encore plus lourds que les dossiers ANR. Je me félicite donc du dispositif mis en place en 2015.
En matière d'aide à la recherche, tous les pays disposent en quelque sorte d'un droit de tirage - une proportion des fonds. Comme nous présentons peu de projets, nous ne bénéficions pas de tous les financements dont nous pourrions disposer au niveau européen. Que l'ANR aide au montage de projets européens est donc important. À la même époque, on a eu la volonté de regrouper la représentation de nos grands centres de recherche à Bruxelles, pour faciliter la coordination des projets français.
Je me demande toutefois si nous ne pourrions pas renforcer encore notre présence européenne, comme l'ont fait les Britanniques, dont le un taux de sélection est élevé. Quand un projet britannique soutenu par le Gouvernement n'est pas retenu, mais qu'il arrive dans les premiers, il est automatiquement recyclé dans le cadre de l'agence nationale, ce qui dispense les équipes de recherche de constituer un nouveau dossier.
Un pas en avant a été franchi depuis 2015, mais il faut aller au-delà pour bénéficier pleinement de notre droit de tirage européen et jouer la complémentarité entre niveaux européen et national.