Intervention de François Grosdidier

Commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlement et d'administration générale — Réunion du 11 avril 2018 à 9h05
Audition de Mme Adeline Hazan contrôleure générale des lieux de privation de liberté

Photo de François GrosdidierFrançois Grosdidier :

De ce constat, néanmoins, nous ne tirons pas la même conclusion. Votre solution est la déflation carcérale : moins de gens en prison. Il nous apparaît que, si de plus en plus de mineurs sont détenus, c'est que les mineurs sont de plus en plus nombreux à être de plus en plus violents de plus en plus tôt. Il faut donc construire des prisons. Or les programmes de construction ont toujours fait l'objet d'un « stop and go » au gré des alternances politiques.

Je veux mentionner un autre problème que vous ne traitez pas. On est toujours dans l'opposition et la recherche d'équilibre entre l'autorité de l'État et les droits et libertés des détenus. Mais les prisons sont les premières zones de non-droit ! Les premières victimes de ce non-droit sont les détenus les plus faibles, parce que s'y exerce la loi de la jungle.

Lorsque des policiers sont venus suppléer les surveillants en grève, on leur a demandé de laisser passer le cannabis ! Cette situation de non-droit est d'abord préjudiciable aux prisonniers.

Notre administration pénitentiaire est aujourd'hui trop faible, sur le plan quantitatif et sur le plan qualitatif. Elle n'a pas de qualification judiciaire, en matière de répression, et pas non plus de qualification professionnelle en matière d'insertion. Dans beaucoup de pays étrangers, les surveillants savent instaurer un dialogue. Dans les prisons françaises, la formation professionnelle reste très marginale. Nous avons besoin d'une administration pénitentiaire à la fois forte, ferme et généreuse, capable d'instaurer un dialogue avec les prisonniers.

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