Je salue à mon tour la qualité du rapport et les propos du président sur l'arme détenue par celui qui possède l'information, qui me rappelle mon métier d'origine, le marketing direct. À l'époque, on croisait les mailings et on appelait ça le marketing discriminant. Évidemment les calculateurs étaient beaucoup moins puissants qu'aujourd'hui, mais c'est le même processus.
Je suis assez frappé par l'écart entre l'exigence que la CNIL peut avoir vis-à-vis des données stockées dans les mairies - qui est légitime, en soi - et l'exigence qu'elle a vis-à-vis des GAFA qui est encore trop faible. On le voit, tout tourne autour du consentement.
Quand on regarde l'audition de Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, par le Congrès américain, on se dit : soit il est vraiment de bonne foi et c'est quelqu'un qui est à la tête d'une arme qu'il ne maîtrise pas, soit il est de mauvaise foi et il dissimule des choses et ne dit pas toute la vérité. Ce qui est frappant, c'est l'absence d'anticipation.
Il faudra travailler sur cette notion de consentement. Ce n'est pas parce qu'on accepte de partager des informations sur ses loisirs, ses voyages et ses vacances qu'on accepte de voir ses goûts décryptés pour savoir ce que sont ses opinions politiques, philosophiques ou recevoir n'importe quelle offre commerciale ciblée. Or, c'est exactement ce qui se passe !
Et je trouve qu'il y a deux poids- deux mesures dans l'exigence.