Nous le savons bien, aucune solution militaire ne viendra à bout de ce conflit.
Monsieur le ministre, vous l’avez rappelé : notre ennemi, ce n’est pas la Syrie, c’est Daech, et ce sont, plus largement, tous les groupes liés à l’islamisme radical. §Leur éradication doit donc être assurée à tout prix.
Malheureusement, cet objectif se mêle à des confrontations complexes internes à cette région du monde, dont certaines durent depuis des décennies.
Conflit israélo-palestinien, confrontation des sunnites et des chiites entre l’Arabie saoudite et l’Iran, revendications kurdes inlassablement réprimées par les Turcs – ces derniers emploient maintenant la force contre des alliés qui, face à Daech, ont pourtant fait preuve de leur courage–, persécutions des chrétiens d’Orient : tout concourt à des explosions en chaîne qui menacent le monde entier d’instabilité et de terrorisme.
Dans ces conditions, monsieur le ministre, il vous reste à repartir au combat ; mais ce combat, c’est celui de la paix.
Bien sûr, nous éprouvons souvent le sentiment de l’impuissance, mais nous avons aussi la chance de pouvoir dialoguer avec le monde entier ; et, à cet effort, le Sénat prend résolument sa part. Notre commission va du reste assurer un suivi actif et vigilant de cette crise.
Il faut en effet maintenir le dialogue avec la Russie, naturellement – et nous le faisons –, avec l’Iran et avec la Turquie – même si ce n’est pas si facile. Ce sont les acteurs présents sur le terrain. Mais, bien au-delà, il faut dialoguer avec les organisations africaines, avec les partenaires régionaux, avec l’Arabie saoudite, avec Israël…
Certes, les difficultés sont grandes, et, une fois de plus, l’Europe aura montré son impuissance et ses divisions.
La Grande-Bretagne a assumé ses responsabilités. Mais nos grands voisins nous auront laissés bien seuls, sans même contribuer symboliquement à cette opération. Je pense notamment à nos amis allemands. Nous connaissons les règles d’engagement de leurs forces armées, lesquelles sont bien différentes des nôtres. Toutefois, un soutien plus appuyé, une déclaration nous auraient sans doute rassurés.