Intervention de Sylvie Pierre-Brossolette

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 19 avril 2018 : 1ère réunion
« l'action du csa sur les droits des femmes — Bilan et perspectives » - Audition de Mme Sylvie Pierre-brossolette membre du conseil supérieur de l'audiovisuel

Sylvie Pierre-Brossolette, membre du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) :

Pour répondre à M. Antiste, en ce qui concerne l'outre-mer, je soulignerai que cela a déjà été une réussite d'avoir obtenu un chiffre global de la part des télévisions. Faire des sous-décomptes par région serait intéressant, mais cela dépasse nos prérogatives.

Madame Laborde, le harcèlement n'est pas de notre ressort. Rompre le tabou sera difficile et prendra du temps.

La législation française est parmi les plus avancées du monde sur notre sujet, même si on ne peut pas en dire autant de la situation réelle. Au Canada et dans les pays du Nord, la question de la place des femmes dans la société et dans les médias se pose tellement peu qu'il n'y a pas besoin de légiférer. En revanche, les pays du Maghreb et même l'Angleterre nous envient notre législation. La Belgique avance beaucoup sur le sujet. À l'ONU, nous étions cinq à parler : la France faisait figure d'oasis par rapport aux autres pays, notamment africains. Cependant, encore une fois, nous ne sommes pas les plus en avance en ce qui concerne la situation réelle.

Une fois le mouvement lancé, les chaînes de télévision sont les premières à se vanter de la place qu'elles font aux femmes.

Les saisines ont beaucoup progressé grâce au numérique (c'est plus simple d'écrire sur une plateforme que d'envoyer une lettre) et à notre réactivité. Les remarques déplacées d'un Candeloro aux Jeux Olympiques, il y a quelques années, ne seraient plus concevables. Les gens qui n'ont pas le temps de regarder la télévision seraient sans doute les plus à même de formuler des saisines, car, par définition, les adolescents qui regardent les émissions de téléréalité ou des vidéo-clips musicaux n'en font jamais. Je vais travailler sur ce secteur.

Il faut effectivement développer une approche qualitative. Les moyens nous manquent, car le budget du CSA diminue chaque année. Il faudrait pouvoir regarder chaque émission, examiner le sujet, les interventions féminines, etc. Cela prend beaucoup de temps.

Pour en revenir à la remarque de Dominique Vérien sur les professions féminisées, je considère que le fait que beaucoup de juges soient des femmes est plutôt un progrès.

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