Ce que vous faites représente la parfaite rencontre entre la loi - celle de 2014 et celle de 2017 - et la personne qui la porte. Vous êtes pour ainsi dire « the right person at the right place ». Votre personnalité n'est pas étrangère aux résultats que vous obtenez. Quels seraient les besoins législatifs pour encore mieux défendre la cause que vous portez ?
À Marta de Cidrac, j'objecterais que les études sont indispensables, même si notre ressenti est clair. Il n'est qu'à voir la place réservée aux femmes dans les milieux d'expertise pour mesurer combien la tâche reste grande. Lorsqu'on traite par exemple dans les médias d'un sujet comme les inondations, on voit les hommes agir ; les femmes ne font que témoigner ou écoper en arrière-plan. Les études objectivent le ressenti. Nous n'en aurons jamais assez, car à chaque fois qu'on soulève un pan du voile de la misogynie, on en trouve un autre.
À Olivier Paccaud, je répondrais que la loi enclenche des dynamiques, et n'est en rien un obstacle à la créativité. Des mouvements inédits ont vu le jour dans le monde des communicants professionnels, avec par exemple la création du prix « No more cliché », récompensant les meilleures publicités non sexistes. Les mentalités évoluent aussi, puisque les communicants ont constaté que les publicités non sexistes n'étaient pas moins vendeuses que les publicités sexistes. Il y a des gisements de créativité, soyons-en conscients, dans ces nouvelles exigences non sexistes.
Nous devons rester mobilisés et vigilants.