Je vous présente maintenant la contribution de notre commission au rapport conjoint que nous avons engagé avec la commission homologue du Conseil de la Fédération de Russie. J'ai associé à ce travail Robert del Picchia et Gisèle Jourda, membres de la délégation conduite à Moscou l'année dernière par Jean-Pierre Raffarin, où avait germé l'idée de ce rapport conjoint.
Au cours des dernières heures, nos collègues du Conseil de la Fédération ont souhaité, à la lecture de notre partie du rapport qu'ils estimaient peut-être un peu dure, ajouter des paragraphes complémentaires à leur propre contribution que j'ai demandé à recevoir avant ce vendredi à midi. Il aurait été impensable de tenir notre réunion du 5 avril sans disposer des passages dûment stabilisés et avalisés. Grâce aux talents de négociateur de M. del Picchia, nous devrions recevoir rapidement ce complément. La réunion du 5 avril donnera sans doute lieu à des échanges assez vifs...
Je vous transmets également, avec cette communication, un mémorandum de l'ambassade de Russie concernant l'affaire de Salisbury. Des questions précises y sont posées sur les analyses effectuées par les Britanniques. Cette affaire crée une tension sans précédent : plus de cent diplomates russes ont été expulsés, dont soixante par les États-Unis et quatre par la France. Certains pays ne se sont pas joints au mouvement, comme la Belgique, le Luxembourg ou la Grèce.
Nous réaffirmons dans ce rapport, en pleine concertation avec M. le président du Sénat et notre diplomatie gouvernementale, notre volonté de maintenir le dialogue, ne serait-ce qu'en préparation de la visite du Président de la République en Russie. Cela n'empêche pas de dire nos vérités, et je vous invite à le faire auprès de nos amis russes, comme nous l'avons fait récemment devant l'ambassadeur turc. Notre discours converge avec celui du Président de la République : la Russie doit prendre tout son rôle de puissance, notamment dans le règlement des grands conflits, mais elle doit respecter davantage le droit international - je pense à l'annexion de la Crimée, au conflit en Ukraine, aux armes chimiques... Pour la première fois, en expulsant des diplomates, un très grand nombre de pays ont envoyé un message commun à la Russie.
J'étais ce week-end à Vilnius pour la réunion de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN. Les Lituaniens indiquent avoir subi 56 000 cyberattaques des Russes pour la seule année 2017. Ces derniers seraient allés jusqu'à intervenir directement dans le journal télévisé, supprimant une partie des propos du journaliste pour le remplacer par un extrait qu'ils avaient eux-mêmes produit. Ils arriveraient même à créer de toutes pièces des extraits vidéo mettant dans la bouche de dirigeants des propos qu'ils n'ont pas prononcés ! Nous nous sommes aussi rendus à la frontière biélorusse, où les soldats d'un côté et de l'autre sont dans un rapport de mille pour un...