J'évoquerais, quant à moi, les processus d'intégration régionale, les relations culturelles et humaines et la coopération décentralisée, sur lesquelles il faut insister aussi, car cela constitue un aspect positif. Notre démarche mérite d'être approfondie quel que soit le contexte. Ne baissons pas la garde face à la difficulté !
En ce qui concerne les processus d'intégration régionale, le message sur lequel nous insistons fortement est qu'il faut éviter que s'instaure une concurrence entre l'Union européenne et l'Union eurasiatique qui s'est créée en janvier 2015 autour de la Russie. Les pays du « voisinage partagé » doivent être libres de rejoindre les espaces régionaux qu'ils souhaitent et ne devraient pas se voir imposer des choix binaires et exclusifs, comme ce fut le cas pour l'Ukraine. Voilà deux ans, nous avions plaidé auprès de la Commission pour que les pays ayant signé des partenariats avec l'Union eurasiatique puissent aussi signer des partenariats avec l'Union européenne, et nous avons été entendus.
Il faut faire en sorte que les accords qui leur sont proposés n'empêchent pas une appartenance simultanée à des accords différents, ces pays ayant vocation à être des passerelles.
S'agissant des liens culturels et humains entre nos deux pays, ils sont, depuis longtemps, particulièrement riches et n'ont pas été affectés récemment. C'est un fait, il existe entre nos deux peuples, des affinités culturelles et un attachement réciproque, résultant notamment d'une longue histoire commune.
Dans le rapport, nous souhaitons que nos deux pays s'épaulent mutuellement pour favoriser l'apprentissage du russe et du français, et nous rappelons la nécessité de promouvoir les échanges à tous les niveaux, y compris, le moment venu, et sous réserve de réciprocité, par un régime d'exemptions de visas de court séjour.
Enfin, nous encourageons bien sûr la montée en puissance du « dialogue de Trianon » entre les sociétés civiles, lancé à la suite de la rencontre de nos deux présidents à Versailles en mai 2017. Comme vous le savez, ce dialogue vise à susciter, au moyen de plateformes numériques, des échanges directs entre les citoyens russes et français et à faire émerger de cette manière des projets venant d'en bas sur des thèmes non politiques comme le premier qui a été choisi, la « ville du futur ».
Un mot, pour finir, de la coopération décentralisée, un champ de notre relation qui mérite d'être développé.
En effet, les coopérations en place sont encore peu nombreuses et insuffisamment dynamiques, sans doute en raison des approches assez différentes qu'en ont nos deux pays. Nous souhaitons notamment sensibiliser nos homologues à l'intérêt d'échanges entre collectivités qui ne seraient pas uniquement à visée économique, mais également tournés vers la jeunesse, l'environnement, l'éducation et d'autres sujets encore...