Monsieur le sénateur Pemezec, vous examinerez dans quelques semaines le projet de loi Asile et immigration. J’ai donc du mal à comprendre que vous considériez que l’on retire aux parlementaires leurs compétences, au moment même où un texte leur est soumis.
Peut-être ce texte ne correspond-il pas à vos orientations. Vous souhaiteriez en effet, à l’instar, selon vous, de la majorité de nos concitoyens, que l’on mette en place des plafonds et des quotas. J’ai le regret de vous rappeler que la majorité s’est dessinée au moment de l’élection présidentielle, puis des législatives, et que les Français n’ont pas choisi un tel programme. Vous le déplorez sans doute, mais c’est la réalité politique de notre pays.
Notre responsabilité, c’est de mettre en place à la fois un meilleur accueil des personnes en besoin manifeste de protection, conformément aux valeurs européennes et dans le respect des conventions de Genève. Il s’agit aussi de poser une limite à l’immigration économique illégale, en étant capables de mieux raccompagner les migrants illégaux et, surtout, de trouver une solution, dans les pays d’origine, aux causes des migrations.
On peut décider artificiellement de tous les quotas qu’on veut, tant qu’il y aura autant d’inégalités entre les pays et aussi peu de perspectives d’éducation, de formation et d’emploi dans un certain nombre de pays du Sud, l’immigration illégale se poursuivra.