Intervention de Nathalie Loiseau

Réunion du 9 mai 2018 à 14h30
L'union européenne face aux défis de la sécurité des migrations et des frontières — Débat interactif

Nathalie Loiseau :

Monsieur le sénateur Pellevat, je voudrais revenir sur un chiffre : 100 000 demandes d’asile, ou presque, ont été formulées en France en 2017. Il s’agit effectivement d’un nombre élevé : au moment où, dans d’autres pays de l’Union européenne, ce nombre décroissait, il augmentait encore dans notre pays.

Mais je voudrais apporter une indication qui me paraît aussi importante pour éclairer l’ensemble de notre débat : la première nationalité de demandeur d’asile, en France, en 2017, est la nationalité albanaise. Il ne s’agit donc pas de Sahéliens, de Syriens ou d’Irakiens ; ces Albanais viennent dans l’Union européenne sans avoir besoin de demander de visa et, une fois sur le sol de l’Union, pour une partie d’entre eux, demandent l’asile.

Sur ce sujet, nous sommes mobilisés. Nous sommes mobilisés bilatéralement, avec l’Albanie, d’abord et avant tout pour lutter contre la criminalité organisée, contre les trafics d’êtres humains, sans lesquels ces personnes ne pourraient pas venir et rester sur notre territoire.

Je voulais faire cette réponse, car je constate, à la lumière de l’ensemble des échanges que nous avons eus, que notre vision de la situation des demandes d’asile en France pouvait être parfois biaisée ou influencée par les discours politique ou médiatique. Nous devons traiter cette question de l’immigration en provenance d’un pays des Balkans.

Pour le reste, je crois avoir déjà répondu précédemment à votre question.

Il faut renforcer les frontières extérieures et le contrôle des frontières extérieures, avec une augmentation à la fois des moyens de FRONTEX et de ceux donnés aux États membres.

Il faut aussi harmoniser le régime européen de l’asile, afin de permettre le rapprochement des critères et des procédures et de faire en sorte qu’il y ait plus de responsabilité à l’entrée. Vous avez évoqué l’échec des hot spots. Mais c’était l’échec de la responsabilité. Nous devons faire plus et mieux dans les pays de première entrée.

Il faut également faire en sorte qu’un mécanisme de solidarité partagé par tous – la solidarité au sein de l’Union européenne ne doit pas être un vain mot – fonctionne en cas de crise grave.

Il faut enfin mieux travailler au développement des pays d’origine, ainsi qu’à la stabilisation des pays de transit.

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