Intervention de Roger Karoutchi

Réunion du 9 mai 2018 à 14h30
L'union européenne face aux défis de la sécurité des migrations et des frontières — Débat interactif

Photo de Roger KaroutchiRoger Karoutchi :

Madame la ministre, l’Europe a-t-elle encore un poids à l’échelon international ? A-t-elle réussi à se doter d’une politique étrangère, d’une politique de défense, bref d’une politique tout court qui ait une influence ?

Nous venons de voir le président des États-Unis retirer son pays de l’accord sur le nucléaire iranien, sous les applaudissements de l’Arabie saoudite, de l’Égypte, des pays du Golfe, du Maroc, qui, lui, a rompu ses relations avec l’Iran. J’entendais à l’instant M. le ministre des affaires étrangères indiquer à l’Assemblée nationale que cela était, certes, regrettable, mais que l’accord ne contenait effectivement rien sur la balistique de l’Iran ou sur les tentatives d’hégémonie de ce pays sur le Proche-Orient.

Par conséquent, madame la ministre, ma question est simple. Je me suis rendu en Israël la semaine dernière avec une délégation de membres du groupe France-Israël, présidé par M. Dallier ; l’Europe est considérée par les Israéliens, et pas seulement par eux, comme ayant un peu « dévissé » à l’échelon international. En tout cas, elle n’apparaît plus forcément comme une puissance susceptible d’apporter une garantie. Nous avons un vrai problème à cet égard.

N’avez-vous pas le sentiment que, s’agissant de l’Iran ou d’autres dossiers, nos interlocuteurs n’ayant pas une grande confiance dans la puissance ou l’unité de décision de l’Europe, celle-ci soit en réalité un lion d’argile, capable certes de rugir, mais pas de faire peur à qui que ce soit ?

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