Madame la secrétaire d’État, comme vous l’avez rappelé dans votre propos liminaire, la question de l’orientation et du financement de l’innovation est absolument centrale pour le devenir économique de notre pays, mais également pour celui de notre continent.
En France, même si l’investissement des entreprises et des collectivités territoriales en matière de recherche et développement a progressé au cours des dernières années, on constate cependant un recul de la situation relative de notre pays à l’échelle internationale tant la compétition à laquelle se livrent les pays asiatiques, mais aussi les autres pays européens et des pays développés, est forte en la matière.
En 2016, on ne comptait qu’une trentaine d’entreprises françaises parmi les 1 000 entreprises mondiales investissant le plus en recherche et développement. L’enjeu est donc considérable en termes tant de compétitivité de notre industrie que de création d’emplois. Cela fait partie de la vision nationale et européenne que le Président de la République a développée à la Sorbonne en septembre dernier ou, plus récemment, le 17 avril 2018 devant le Parlement européen.
Où en sommes-nous dans la mise en place de notre stratégie dans ce domaine au moment où la Commission européenne vient de présenter ses premières propositions pour le cadre pluriannuel financier 2021-2027 ? Où en est-on également dans la concrétisation, vous l’avez évoqué, de l’agence européenne pour l’innovation de rupture, qui avait été présentée par le Président de la République ? Prendra-t-elle la forme d’une agence globale au niveau des Vingt-Sept ou s’agira-t-il d’une coopération renforcée ?
Par ailleurs, dans l’attente de la création de cette agence à l’échelle européenne, la France entend-elle créer une agence nationale de ce type en renforçant, par exemple, les missions et les moyens alloués à l’INRIA, l’Institut national de recherche en informatique et en automatique ?