Monsieur le sénateur, comme vous le soulignez, les niveaux de dépenses intérieures de R&D dans l’Union sont encore très en deçà de l’objectif de 3 % fixé par la stratégie de Lisbonne en 2000, puisque nous atteignons laborieusement les 2 %. La France, quant à elle, consacre à la recherche et au développement 2, 25 % de son PIB.
Il est donc heureux que le budget de l’Union européenne reconnaisse ce besoin d’accélération. La Commission européenne a notamment prévu dans le cadre du programme Horizon Europe 2021-2027 de consacrer 98 milliards d’euros à ces sujets. C’est une évolution significative par rapport à la situation actuelle.
Nous nous félicitons que le commissaire Moedas ait repris cette thématique de l’innovation de rupture, portée par Emmanuel Macron et par le gouvernement français depuis l’année dernière. Nous croyons vraiment que l’Europe constitue une valeur ajoutée et qu’elle a un rôle à jouer. Nous n’attendrons pas 2020 pour commencer à agir : nous travaillons avec la Commission sur la préfiguration de cette initiative et sur la possibilité de mettre en route des actions dès 2019.
Nous avons formulé des suggestions concrètes afin que les caractéristiques-clés de la proposition du Président de la République – des financements élevés, une forte prise de risque, un management agile – figurent dans le projet pilote.
Nous souhaitons un instrument qui soit, à terme, entièrement européen et pas limité à quelques États membres, car une telle initiative est appelée à contribuer au leadership technologique de l’ensemble de l’industrie européenne. En outre, cette initiative requiert une masse critique de financements qui ne peut être atteinte qu’à l’échelon européen.