Madame la sénatrice, de nombreuses questions porteront sur l’intelligence artificielle. J’essaierai donc de vous apporter une réponse de fond plutôt que de vous faire une réponse in extenso.
S’agissant du marché mondial de l’intelligence artificielle, vous avez mentionné l’émergence d’un duopole Chine-États-Unis s’appuyant sur des échelles de valeurs et des approches industrielles différentes de celles issues du cadre européen. Il est important, face à ce duopole, de pouvoir proposer un système et un encadrement qui correspondent à notre propre culture et à nos valeurs.
Comme vous l’avez souligné, l’aspect éthique est important ; c’est un des quatre grands axes de la stratégie et de la réflexion annoncées par le Président de la République sur la base du rapport du député Cédric Villani.
Le premier axe est celui des compétences, de l’expertise et de la recherche. Le deuxième axe est celui de l’accès aux données et de leur sécurisation. Le troisième axe est celui des projets : comment faire émerger ces écosystèmes, éventuellement sectoriels, pour travailler à l’apparition de grands acteurs européens de l’intelligence artificielle ? Le quatrième axe concerne les sujets éthiques, qui sont extrêmement prégnants dans nos discussions, au niveau français comme au niveau européen.
Toute la difficulté, bien sûr, vient du fait que les algorithmes de l’intelligence artificielle sont souvent opaques et incompréhensibles pour le commun des mortels. Il y a donc un problème de confiance sur la façon dont opèrent ces systèmes d’intelligence artificielle. Par ailleurs, ils doivent être nourris d’un grand nombre de données : les bases qui leur sont fournies pour les configurer peuvent avoir des biais.
Sur tous ces sujets, il convient en effet d’avoir une surveillance et une expertise très forte. Nous comptons les développer à la fois en France et en Europe.