Intervention de Delphine Gény-Stephann

Réunion du 9 mai 2018 à 14h30
L'union européenne face aux défis de la compétitivité de l'innovation du numérique et de l'intelligence artificielle — Débat interactif

Delphine Gény-Stephann :

Madame la sénatrice, l’intelligence artificielle ne sera compétitive en Europe que si elle a accès au plus grand nombre de données. La France et l’Europe ont de nombreux atouts à faire valoir. Le RGPD, qui vise à la protection des données personnelles, est une exigence démocratique devenue un point focal de préoccupation des consommateurs. La CNIL a d’ailleurs souligné que la collecte disproportionnée de données personnelles faisait partie des craintes les plus partagées concernant les algorithmes.

Nous souhaitons avoir l’opportunité de faire émerger un écosystème vertueux qui puisse devenir un réel facteur de différenciation et de compétitivité pour les entreprises européennes dans le cadre du RGPD.

Un autre atout de l’Europe, c’est la richesse de ses gisements de données. On résume souvent les batailles industrielles dans le domaine de l’intelligence artificielle à la seule question des données, en faisant allusion à l’avance prise par les géants de l’internet. S’il est vrai que les GAFA – Google, Apple, Facebook, Amazon – et les BATX – Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi – disposent d’une avance en matière de connaissance des faits et gestes des consommateurs, les usages de l’intelligence artificielle couvrent bien plus de domaines que cela.

L’intelligence artificielle peut être alimentée par une grande diversité de données, qu’elles soient industrielles, environnementales, médicales, juridiques ou liées aux services publics, données sur lesquelles l’avantage est parfois favorable aux acteurs européens.

Enfin, le marché unique numérique, qui offre un cadre protecteur et harmonisé au niveau européen, constitue un facteur de compétitivité de long terme.

S’agissant des moyens que vous avez mentionnés, nous nous félicitons que la Commission européenne soutienne la recherche et le développement en matière d’intelligence artificielle. En effet, dans sa proposition du 25 avril dernier figure l’annonce d’une augmentation de l’investissement public dans le cadre d’Horizon 2020 de 1, 5 milliard d’euros pour la période 2018-2020. La Commission estime que, si tous les pays faisaient un effort similaire, l’investissement total serait de 7 milliards d’euros par an, soit 20 milliards d’euros d’ici à 2020.

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