Monsieur le président, madame la secrétaire d’État, mes chers collègues, le rapport rédigé par Cédric Villani dresse le constat que l’intelligence artificielle, dont les applications en entreprises progressent de plus de 50 % par an, est porteuse de transformations extrêmement profondes dans toutes les dimensions de la société. Ce même rapport pointe le risque pour la France de se faire distancer rapidement par les entreprises américaines et asiatiques. C’est malheureusement déjà le cas !
Si le président Emmanuel Macron a déclaré vouloir faire de la France une « start-up nation », force est de reconnaître qu’aujourd’hui les moyens ne suivent pas.
Devant les investissements massifs de nos concurrents, le modeste fonds pour le financement de l’innovation, lancé à grands renforts médiatiques par le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, ne pèsera pas bien lourd avec ses 200 millions d’euros de dotation annuelle.
Même réalité navrante, lorsque l’on constate que l’État, incapable de respecter financièrement les délais initiaux, décale à 2027 la livraison de la ligne 18 du Grand Paris Express, pourtant indispensable à la déserte du plateau de Saclay. Je rappelle au passage que l’ambition de départ était de créer « la » Silicon Valley européenne… Je crains qu’elle ne le devienne à la fumée des cierges !
Dans ces conditions, mes chers collègues, comment la France peut-elle devenir une start-up nation, un exemple pour l’Union européenne ? Quel récit européen sur l’innovation la France propose-t-elle à l’Europe pour attirer les jeunes générations ?
Les entrepreneurs de la French Tech ont démontré leur savoir-faire et leur dynamisme. L’État doit maintenant faire sa part en accompagnant efficacement ceux qui sont prêts à prendre des risques. L’Europe aussi doit voir ces nouvelles technologies comme une chance pour l’avenir. Par exemple, à quand un MIT européen, emblématique d’une politique commune ?
L’Europe doit être conquérante ! Le risque est de voir l’avenir s’écrire sans elle, et donc sans nous. La France peut, et doit, être une locomotive européenne. Quels moyens, madame la secrétaire d’État, entendez-vous réellement y consacrer ?