Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, mes chers collègues, il y a soixante-dix ans, David Ben Gourion proclamait la création de l’État d’Israël.
Pour celles et ceux qui avaient entendu Theodor Herzl théoriser l’« État des Juifs », cinquante ans auparavant, pour celles et ceux, peu nombreux, qui avaient échappé à la Shoah, ce fut ce jour-là un immense espoir, une délivrance et un accomplissement.
Nous aurions aimé retrouver cette atmosphère. Au lieu de cela, depuis hier, nous avons en mémoire des images difficiles de morts par dizaines et de blessés par milliers, au moment même où était inaugurée à Jérusalem l’ambassade des États-Unis.
Ces images succèdent à celles d’échanges de tirs de missiles et de contremissiles dans le ciel syrien, visant des cibles iraniennes ou des avions de Tsahal.
Après avoir reçu Benyamin Netanyahou en décembre dernier et le prince héritier saoudien il y a un mois, le Président de la République a rencontré Donald Trump, président des États-Unis, voilà quinze jours.
Le Président de la République a sans nul doute cherché à convaincre, à faire partager les préoccupations de la France. Il a sûrement été écouté, mais il n’a pas été entendu. Donald Trump a additionné provocation, décision unilatérale et menaces.
Pouvons-nous espérer, monsieur le Premier ministre, une parole européenne audible, alors même que l’Europe, engluée dans ses contradictions, a à peine soutenu notre pays quand il est intervenu en Syrie ?
Quelles initiatives la France peut-elle encore engager pour que cette région tourmentée, qui peut à tout moment s’embraser, retrouve le chemin de la paix ?