Madame la sénatrice, vous avez très bien résumé la situation. L’événement dramatique de Strasbourg a révélé un certain nombre de dysfonctionnements au sein des SAMU, même si ceux-ci traitent 25 millions d’appels par an en assurant un service exemplaire dans la très grande majorité des cas ; nous l’avons encore vu à l’occasion de l’attentat commis samedi dernier à Paris. Nous devons faire en sorte que la confiance des Français envers ce service public de très grande qualité, que l’on nous envie, ne soit jamais entamée.
Après m’être entretenue avec la famille de Naomi Musenga, j’ai pris deux décisions.
Premièrement, j’ai diligenté une enquête flash de l’Inspection générale des affaires sociales, l’IGAS, afin de faire toute la lumière sur cette affaire, d’analyser la chaîne de responsabilité en termes à la fois de traitement de l’appel et de remontée d’informations, cet événement très grave n’ayant pas été signalé au CHU et à l’agence régionale de santé. Le rapport sera bien évidemment livré à la justice et remis à la famille ; nous en tirerons les conclusions.
Deuxièmement, j’ai convoqué les médecins urgentistes pour décider d’un plan d’action. Ils étaient bien entendu tout à fait volontaires pour améliorer le service rendu à nos concitoyens. Nous avons identifié trois pistes de travail.
D’abord, il faut améliorer la formation des opérateurs, peut-être en mettant en place une formation diplômante, comme cela était préconisé dans le rapport de Mme Cohen et de M. Savary.
Ensuite, il faut travailler sur les procédures, de façon à les compléter et à vérifier qu’elles sont réellement appliquées.
Enfin, il faut travailler sur l’assurance qualité de ces services qui, aujourd’hui, n’observent pas les procédures en vigueur à cet égard dans les services hospitaliers.
J’ai demandé aux urgentistes de me remettre une feuille de route d’ici au 1er juillet prochain. Par ailleurs, une réflexion est effectivement en cours avec M. le ministre de l’intérieur sur l’instauration d’un numéro unique d’appel. Nous avons commandité au mois de janvier dernier un rapport conjoint de l’Inspection générale de l’administration, l’IGA, et de l’IGAS. Il doit nous être remis avant l’été : nous verrons s’il convient de retenir cette option, qui présente des avantages, mais aussi des inconvénients.