Cependant, une enquête menée en sortie d’hiver 2018 par le GIE Élevages de Bretagne fait apparaître de manière incontestable que certains apiculteurs sont confrontés à une situation sanitaire préoccupante.
À la fin de l’année 2017, l’État a mis en place, dans deux régions pilotes Bretagne et Pays de la Loire, un observatoire des mortalités et des affaiblissements de l’abeille mellifère, ou OMAA. L’objectif est de mieux prendre en compte la situation sanitaire et d’identifier les facteurs de risque. Tous les apiculteurs bretons ayant constaté des mortalités ou des affaiblissements dans leurs ruchers sont invités à les déclarer au guichet unique qui a été mis en place. Cette déclaration déclenchera une visite vétérinaire.
Les résultats de la première année de fonctionnement de cet observatoire seront présentés au cours du dernier trimestre de 2018. Il convient d’ores et déjà de réfléchir aux perspectives d’amélioration du protocole de surveillance. C’est la priorité de la filière. Nous devons aborder cette question avec l’Institut technique de l’abeille, que nous avons redressé ces derniers temps.
En France, un dispositif de surveillance des mortalités massives aiguës des abeilles existe depuis plusieurs années. Il a été évalué par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, l’ANSES. Sa révision est désormais engagée ; y sont associés les experts et les représentants professionnels de l’apiculture. Il alimente le dispositif de pharmacovigilance animé par l’ANSES.
Le 25 avril dernier, le Gouvernement a présenté son plan d’action sur les produits phytopharmaceutiques concernant les pollinisateurs. Sur la base d’un avis de l’ANSES, qui sera saisie prochainement, il est prévu de renforcer les dispositions relatives aux conditions d’utilisation des produits phytopharmaceutiques, en vue de protéger les abeilles domestiques et les insectes pollinisateurs.