Personne ne conteste l'importance stratégique de la formation professionnelle. Si l'appétence des salariés en la matière est à encourager, se pose une autre question, peu abordée, celle de la reconnaissance par l'entreprise, en termes de niveau de salaires, des qualifications, certifications et diplômes ainsi acquis.
Il a été question de la nécessité d'abondement par les salariés eux-mêmes, mais il est tout aussi important de prendre en compte les efforts des autres parties prenantes. La CGT a alerté sur la baisse des droits dans le cadre de la conversion du compte en heures en compte en euros. Le volet de la formation incluant la reconversion serait doté d'une enveloppe globale de 1,7 milliard à 1,8 milliard d'euros. Soyons clairs : cela induit-il plus ou moins de moyens et de droits pour les salariés ? On peut faire tous les discours qu'on veut sur la liberté de choisir son avenir professionnel, si les moyens sont en diminution, on n'aura pas avancé.
En tant que membre du groupe communiste, je me dois de souligner le caractère tout de même très libéral du projet de loi. Finalement, est-il souhaitable que l'État se désengage totalement de la formation des chômeurs et en reporte la responsabilité sur les régions ? Sur le fond, peut-on réduire la notion de formation professionnelle à celle d'employabilité ? Les bouleversements observés, notamment dans le numérique, induisent la nécessité d'une élévation générale du niveau de formation de tous les salariés, pas seulement de ceux qui perdent leur emploi ou sont en situation de précarité.