La réforme envisagée contribue à dessiner ce que l'on pourrait appeler une « société des individus », avec le smartphone comme outil obligatoire pour entrer en contact avec tout service public ou tout dispositif social ; les droits deviendraient universels, ce qui ne serait pas une mauvaise chose. Mais n'est-il pas contradictoire de promouvoir cette société des individus tout en souhaitant assigner un certain nombre de priorités à la formation, notamment des jeunes, pour lutter contre le chômage et favoriser l'adaptation de la société aux nouvelles technologies ? Comment conjuguer prise de décision individuelle et priorités collectives ?
Cette réforme dessine également un effacement des organismes intermédiaires, donc des organisations syndicales en matière sociale. N'y a-t-il pas, là aussi, contradiction entre la perte de compétences des organisations syndicales et le rôle que d'autres réformes veulent leur faire jouer dans le cadre d'un dialogue social renforcé ?
Par ailleurs, les régions seront-elles encore présentes dans les nouveaux dispositifs de formation professionnelle ? Si oui, de quelle manière ?