Intervention de Jean-Philippe Maréchal

Commission des affaires sociales — Réunion du 16 mai 2018 à 9h00
Table ronde « formation professionnelle »

Jean-Philippe Maréchal, vice-président de l'Agefos-PME :

Si pareille disposition ne plaisait pas à une partie de la CPME, l'autre partie la soutenait, et je parle, vous l'aurez également compris, au nom de l'ensemble du collège salarié.

Cela a été dit, la baisse des moyens porte sur la formation des salariés en activité, pas sur l'enveloppe globale, déjà fortement réduite en 2014 mais constante depuis. En 2014, c'est un peu moins de 2,5 milliards d'euros qui ont été transférés de la formation des salariés en activité à celle des demandeurs d'emploi. Avec la réforme envisagée, c'est encore 1,5 milliard d'euros qui seront transférés. En deux réformes, on en est à 4 milliards d'euros, sur les 13 milliards dépensées par les entreprises en matière de formation. Cela peut s'entendre au regard des priorités affichées. Il n'empêche, si l'on veut conserver des entreprises compétitives, il faut des formations.

Sur la monétisation du compte personnel de formation, je mentionnerai un effet induit, d'ores et déjà mesurable. Les salariés considèrent comme acquis qu'ils vont pouvoir, avec leur smartphone, acheter la formation de leur choix. Le fait qu'elle soit qualifiante, certifiante ou autre leur échappe, il faut être du sérail pour en comprendre les spécificités. Aujourd'hui, le prix moyen d'une journée de formation varie entre 800 et 1 000 euros ; autrement dit, il faut cumuler deux années de droits pour accéder à une journée de formation. On peut mesurer les frustrations qui vont en découler.

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