Je m'inquiète moi aussi pour les régions et les territoires, qui ont la connaissance des besoins. Vous avez dit que chacun agirait dans son domaine avec son propre financement. Qui coordonnera le tout, si la région, qui s'occupe de l'emploi, et ceux qui seront chargés de la formation ne se parlent pas régulièrement ?
Sur l'autonomie des salariés, vous dites que le CPF est assez récent. Avant, il y avait le DIF, mais cela n'a pas changé grand-chose. Si les cadres ont la volonté de se former, ont une vision sur leur plan de carrière, les ouvriers ou les employés, eux, souvent ne veulent pas aller en formation, gardant le souvenir d'échecs à l'école et préférant être au travail, pour ne pas changer leurs habitudes. En plus, il faudra désormais abonder : on en demande beaucoup aux salariés !
Je comprends qu'on mette la main sur cette manne de la formation des demandeurs d'emploi, car il faut résorber le chômage. En revanche, qui va vérifier que cet argent sera bien dépensé, pour des formations qualifiantes en lien avec les besoins des territoires ? On occupe les demandeurs d'emploi dans des formations, mais à la sortie, il n'y a pas d'emploi !
À une époque, les organismes de formation devaient être agréés. Qu'en sera-t-il à l'avenir ? Il faut contrôler l'utilisation de ces fonds. Je suis inquiète quand vous dites que c'est un « pari » : pour moi, la formation, ce n'est pas la Française des jeux, c'est un investissement pour les entreprises, pour les salariés, pour leur emploi d'aujourd'hui et de demain.