Intervention de Brigitte Lherbier

Réunion du 17 mai 2018 à 14h30
Comment repenser la politique familiale en france — Débat interactif suite

Photo de Brigitte LherbierBrigitte Lherbier :

Monsieur le président, madame la ministre, chers collègues, les enfants d’aujourd’hui seront demain les adultes de notre pays : lourde responsabilité pour notre société que celle d’assumer le bien-être d’un petit être en construction psychologique et physique !

Bien sûr, c’est le rôle essentiel des parents que d’éduquer leurs enfants. Ils n’ont aucune envie d’être dirigés ou contraints en quoi que ce soit dans ce rôle naturel corroboré par l’autorité parentale.

Universitaire, j’ai bien souvent présenté à mes étudiants ces prérogatives légales comme une liberté fondamentale des deux parents. Hélas, la vie du couple n’est pas aussi simple que dans les contes de fées, où « ils se marièrent, vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants »… La vie sociale est devenue compliquée. Les mamans travaillent, les parents ont des difficultés d’organisation de transport, de logement. Ils attendent de l’État une aide financière et des services pour les épauler : modes de garde, crèches, écoles aux horaires adaptés à l’organisation familiale, accueil d’enfants de plus en plus petits, pour un temps de plus en plus long, la journée et même la nuit, et ce à proximité du logement familial.

L’union, légitime ou non, des parents, qui devait être source de bonheur, peut aussi devenir lieu de mésentente. Hélas, beaucoup de couples se séparent et demandent au juge des affaires familiales d’organiser leur désunion, leur séparation et la vie quotidienne des enfants. L’intervention d’une tierce personne est nécessaire pour organiser la garde, alternée ou pas. Si les parents reforment de nouveaux couples, d’autres problèmes peuvent survenir.

Madame la ministre, toutes ces évolutions sociales sont très perturbantes quand il s’agit de mener une politique familiale. L’enfant reste-t-il au cœur de toutes les décisions, de ces grands objectifs ?

Conseillère départementale, j’ai eu à suivre de nombreux dossiers d’enfants devenus objets de discorde, enjeux pour des couples qui se déchirent, sacrifiant sans scrupule l’équilibre des leurs.

Les rapports des juges des affaires familiales et des services judiciaires, les médecins scolaires, les centres médico-psychopédagogiques, les services sociaux des départements nous alertent. Le placement, quand l’enfant est en situation de danger avéré au sein de sa famille, peut être envisagé, voire doit être une solution.

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