Intervention de Victoire Jasmin

Réunion du 17 mai 2018 à 14h30
Comment repenser la politique familiale en france — Débat interactif suite

Photo de Victoire JasminVictoire Jasmin :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, repenser la politique familiale outre-mer est une nécessité. En effet, nous connaissons dans nos territoires ultramarins des problématiques statutaires, démographiques, culturelles et sociologiques très différentes, qui nécessitent une politique familiale adaptée à nos particularités.

Pour autant, il demeure impératif de permettre aux acteurs locaux d’adapter, d’expérimenter et de différencier le droit commun, loin d’une vision monolithique des outre-mer.

Ainsi, les Assises de la famille, organisées sur l’initiative de la présidente du conseil départemental de la Guadeloupe, Mme Josette Borel-Lincertin, ont permis, au cours de plusieurs mois de concertation, de repenser le vivre ensemble en Guadeloupe. Par ce biais, les acteurs de terrain ont pu présenter des idées innovantes et concrètes sur la politique familiale. Ils proposent une nouvelle gouvernance de l’action sociale territoriale, permettant d’ailleurs de moderniser l’accompagnement de la parentalité outre-mer.

Il faut savoir que la Guadeloupe a connu ces dernières semaines la fermeture de plusieurs crèches. Or tous les enfants devraient, si leurs parents le souhaitent, bénéficier d’un droit de garde. L’idée est donc de mettre en place un dispositif comparable au système du tiers payant, quel que soit le mode de garde retenu par les parents.

Dans des territoires fortement touchés par les violences intrafamiliales, faciliter l’accueil et la prise en charge des jeunes enfants, au sein de structures privées ou publiques, favoriserait leur socialisation et leur épanouissement, ce qui est fondamental. Cette prise en charge permettrait également de mieux éduquer les enfants contre la violence.

Il s’agirait aussi de mettre en place un partenariat entre la CNAF et les collectivités locales, afin de mettre en adéquation le mode de financement des structures d’accueil et les ressources des familles, à l’aide d’une majoration dérogatoire de la prestation de service unique, la PSU.

Ces pistes de réflexion émanant de nos territoires d’outre-mer, lesquels sont largement sous-dotés en équipements de la petite enfance, tiennent compte au plus près de leurs réalités.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion