Intervention de Agnès Buzyn

Réunion du 17 mai 2018 à 14h30
Comment repenser la politique familiale en france — Débat interactif suite

Agnès Buzyn :

Monsieur Meurant, deux de vos affirmations concernant la politique familiale sont fausses, selon moi.

Il est faux de dire que la politique familiale est une variable d’ajustement budgétaire. Elle est au contraire une véritable réussite. Les budgets n’ont cessé d’augmenter. À cet égard, permettez-moi de détailler nos investissements, car c’est ainsi que je les appelle, en faveur des familles aujourd’hui.

La branche famille concentre 50 milliards d’euros de dépenses chaque année. Les autres branches de la sécurité sociale concourent à la politique familiale, notamment via les indemnités journalières et les congés de maternité et de paternité, pour un total évalué à 12 milliards d’euros. Le droit à la retraite issu de ces congés est estimé à 18 milliards d’euros et les dépenses fiscales réalisées via le quotient familial sont de l’ordre de 14 milliards d’euros. On ne peut donc pas dire que la politique familiale française soit chiche. Il est à mon avis injustifié de résumer notre politique familiale à une « pompe aspirante de l’immigration ».

Mais il est également faux de dire qu’il n’y a pas de ministère de la famille ! Mon ministère, celui des solidarités et de la santé, est également celui de la famille. Je suis totalement engagée en faveur de la politique familiale et de la protection de l’enfance. Je ne conçois donc pas que l’on puisse imaginer aujourd’hui que les familles ne seraient pas représentées.

Je vous ai présenté mes priorités ; tout le monde ici les a comprises. Elles ne sont pas financières. Nous voulons être, je le répète, auprès des familles en difficulté, au moment des ruptures. Cela concerne des familles dont les moyens ne sont pas très faibles : les divorces sont une véritable rupture, ainsi que des situations à risques pour toutes les familles.

Nous voulons également soutenir la parentalité, car, je le répète, c’est pour moi un enjeu de cohésion sociale. C’est miser sur l’avenir, en permettant à nos enfants d’être éduqués dans un environnement favorable à leur épanouissement.

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