Intervention de Delphine Gény-Stephann

Réunion du 17 mai 2018 à 14h30
La politique de concurrence dans une économie mondialisée — Débat interactif

Delphine Gény-Stephann :

Vous abordez, monsieur Louault, le sujet sensible du traitement du secteur agricole et agroalimentaire dans les accords commerciaux. Celui pose un défi, mais aussi présente des potentialités. Je vous l’assure, le Gouvernement est très attentif à l’ensemble de ces enjeux et porte à Bruxelles des positions extrêmement fermes.

Les concessions faites dans le domaine agricole et agroalimentaire lors des négociations commerciales à l’OMC ou dans le cadre des accords de libre-échange doivent bien entendu être maîtrisées, pour ne pas déstabiliser les filières de production en France.

Par ailleurs, les ouvertures des marchés extérieurs obtenues en retour doivent être substantielles, afin de garantir l’équilibre des accords.

Enfin, il est évident que ces accords ne doivent absolument pas conduire à une détérioration de nos exigences sanitaires. Au contraire, ils doivent favoriser un alignement vers le haut.

Enfin, les normes et les standards européens, notamment en matière de protection des indications géographiques, doivent être promus. Ces négociations commerciales doivent nous permettre d’exporter notre modèle, nos niveaux d’exigence et nos indications géographiques, afin que ceux-ci soient aussi mieux protégés à l’extérieur.

En effet, les avantages et les gains potentiels des négociations commerciales pour nos filières agricoles sont substantiels, en ouvrant de nouveaux marchés pour nos exportateurs. Prenons l’exemple de la viande bovine : nous avons des intérêts défensifs à l’égard de certains partenaires, et non des moindres, mais aussi des intérêts offensifs vis-à-vis d’autres partenaires tout aussi importants.

Les négociations menées par l’Union européenne dans le cadre d’accords de libre-échange ou les négociations bilatérales sanitaires menées par le gouvernement français devraient ainsi permettre, dans les années qui viennent, l’ouverture de marchés asiatiques comme la Corée du Sud ou la Chine, avec la levée effective de l’embargo ESB annoncé par les autorités chinoises lors de la visite en Chine du Président de la République. Je pourrais aussi citer des exemples de marchés ouverts sur le fromage.

Nous devons donc trouver un équilibre dans la relation commerciale et utiliser celle-ci pour exporter notre qualité.

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