Il s’agit d’un sujet sensible. Les méthodes de combat changent, et la réglementation en matière de décorations commence à dater et n’est pas adaptée au cas des personnes qui se distinguent sans être au contact direct de l’ennemi.
Par exemple, l’action de nombre d’opérateurs de drones a permis in fine d’aboutir à la neutralisation physique de groupes terroristes, à la libération d’otages, à la destruction de caches, etc.
Les équipages de drones, dont les conditions d’emploi sont telles qu’ils interviennent dans le cadre d’opérations extérieures, jouent donc un rôle majeur. Aujourd’hui, il faut trouver un moyen de récompenser leur engagement de façon visible. Cela vaut aussi pour des personnels œuvrant dans des structures de commandement et qui se trouvent loin des théâtres d’opérations.
On me répondra sans doute que des possibilités existent déjà. Je voudrais toutefois vous faire part rapidement de mon expérience. Pour avoir passé du temps avec des opérateurs de drones à Niamey l’année dernière, je puis témoigner qu’il a été extrêmement difficile de leur faire octroyer des décorations à la suite d’une opération que je ne citerai pas. Il a fallu argumenter très longuement avec la Grande Chancellerie, qui se montre tout à fait hermétique à l’idée d’accorder des décorations aux pilotes de drones, qui sont des opérateurs déportés, pour obtenir gain de cause.
C’est la raison pour laquelle j’ai voulu évoquer cette question aujourd’hui. Je ne suis pas favorable à la création d’une médaille spécifique pour les soldats de l’arrière, mais il est nécessaire d’adapter les conditions d’octroi de certaines décorations à l’évolution des méthodes de combat.