Je souhaitais personnellement que notre collègue Cédric Perrin puisse présenter ces amendements en séance publique, car ils soulèvent un vrai problème lié aux nouvelles formes de combat.
Les opérateurs et équipages de drones démontrent que l’on peut se battre avec courage et compétence tout en étant loin du théâtre des opérations. Cela vaut également, du reste, pour les unités et les structures de commandement, qui sont souvent assez éloignées du terrain et qui prennent néanmoins une part essentielle dans la conduite des combats.
Malheureusement, je ne peux émettre au nom de la commission un avis favorable sur un amendement visant à réserver une proportion du contingent de médailles militaires à ces combattants, car ce serait incompatible avec la reconnaissance des mérites individuels.
Certes, un tel contingentement a été instauré à juste titre pour les femmes, mais je mets en garde contre une disposition qui consisterait à diviser les contingents de médailles en sous-contingents. Une personne méritante qui n’entrerait dans aucune catégorie risquerait alors d’être privée à jamais de la reconnaissance de la Nation, ce qui ne serait pas souhaitable.
Je suggère donc à Cédric Perrin de retirer l’amendement n° 31. En revanche, j’émets un avis favorable sur l’amendement n° 30, car j’estime nécessaire de creuser ce sujet, qui prendra une importance croissante à l’avenir, sachant que les opérateurs de drones seront appelés à piloter des drones armés. Ils joueront un rôle essentiel dans la conduite des opérations, notamment en matière de lutte contre le terrorisme. On peut certes objecter qu’ils courent moins de risques, mais leur engagement requiert compétence et responsabilité. Un rapport pourrait utilement éclairer le Sénat sur ce sujet.