Intervention de Michelle Gréaume

Réunion du 23 mai 2018 à 14h30
Programmation militaire pour les années 2019 à 2025 — Rapport annexé

Photo de Michelle GréaumeMichelle Gréaume :

Un tiers : voilà ce que représentent aujourd’hui les exportations dans notre production d’armement. Elles occupent une place stratégique en termes de diplomatie et de recherche d’équilibre de la balance commerciale.

Le chiffre d’affaires lié aux contrats d’armement a triplé, tandis que la quantité d’armes en circulation dans le monde n’a jamais été aussi grande. La France porte une lourde responsabilité dans cette situation.

De l’avis de la plupart des experts, notre pays est particulièrement peu regardant sur les destinataires des armes qu’il vend. On pense bien évidemment à l’Arabie saoudite, mais aussi aux ventes simultanées d’armes à l’Inde et au Pakistan, deux pays en conflit pour le Cachemire, ou à Israël, qui occupe les territoires palestiniens au mépris du droit international.

L’emploi sert très souvent de paravent magique à la volonté de développer l’exportation d’armements. Pourtant, l’emploi industriel dans ce secteur est en baisse constante, malgré la multiplication des contrats, du fait de la libéralité de la France en matière de transferts de compétences et de recours au travail détaché.

Par ailleurs, je m’étonne que l’on tire argument de la sauvegarde de l’emploi quand le projet de loi relatif à la programmation militaire prévoit, dans le cadre du développement de l’Europe de la défense, une rationalisation de la production.

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