Si le ministère des armées participe aux exportations d’armement, cette mission n’est pas sa vocation première. Or, sur les 6 000 emplois dont la création est prévue, 400 sont prioritairement ciblés sur l’accompagnement des exportations.
L’État accompagne depuis toujours les efforts des entreprises d’armement françaises à l’international, aujourd’hui fortement soutenus aussi par notre diplomatie. Au cours du quinquennat précédent, un accent particulier a été mis sur la diplomatie économique, dont les ambassades, les missions économiques, les chambres de commerce et les conseillers du commerce extérieur sont les relais.
N’oublions pas non plus la diplomatie parlementaire : je pense en particulier à la mission du Sénat en Australie sur le suivi de la mise en œuvre du contrat de construction de sous-marins.
Les acteurs qui concourent à cet effort sont nombreux. On trouve au premier rang nos industries de défense elles-mêmes, qui disposent d’un service dédié ; elles se montrent d’ailleurs très efficaces.
Contrat dit « du siècle » de construction de sous-marins pour l’Australie en 2016, vente de trente-six Rafale conclue avec l’Inde : les contrats d’exportation d’armements ont battu ces dernières années des records, sans que le ministère des armées dispose d’effectifs dédiés. Ce qui fait le succès des exportations françaises d’armements, c’est la mobilisation conjuguée, à tous les niveaux, de tous les acteurs de l’« équipe France ».
Dès lors, affecter 400 personnes au soutien à l’exportation ne nous paraît pas vraiment justifié. Affecter ces effectifs aux besoins opérationnels nous semblerait plus pertinent, sachant que certains régiments et unités souffrent d’un déficit de personnel ; c’est le cas, par exemple, du service de santé des armées, au sujet duquel notre commission a exprimé sa préoccupation.