Cet amendement a pour objet de rappeler l’engagement à lutter contre le terrorisme, quelle que soit l’idéologie à laquelle il se réfère.
De fait, assimiler exclusivement le terrorisme au terrorisme djihadiste me semble réducteur. Certes, les actes terroristes commis par des islamistes djihadistes, des groupuscules ayant fait allégeance à Daech ou à une autre organisation fondamentaliste sont les principales menaces contre la sécurité de nos concitoyens. Cependant, il nous faut aussi tenir compte des attentats violents racistes, fascistes. Par exemple, l’arrestation en Ukraine d’un jeune nationaliste Français, qui cherchait à acquérir des explosifs et tout un arsenal de guerre en vue de l’Euro 2016 de football, relève-t-elle de la lutte antiterroriste ? La même question se pose à propos de l’interpellation de dix personnes qui avaient planifié des attaques contre des personnalités politiques, en octobre dernier, ou de celle, en février 2017, de deux admirateurs d’Anders Breivik, l’individu d’extrême droite ayant abattu soixante-dix-sept jeunes travaillistes en 2011 en Norvège, qui planifiaient des attaques contre des réfugiés et contre Emmanuel Macron.
Je crains les confusions quand j’entends le président turc Erdogan accuser tout un peuple, en l’occurrence les Kurdes laïques du nord de la Syrie, d’être « terroriste », comme il l’a fait quand la Turquie a envahi sans autorisation cette région. Pour notre part, nous considérons plutôt ces Kurdes comme des résistants aux islamistes, comme nos alliés.
Mes chers collègues, nous avons tous en tête les attentats qui touchent la France depuis 2015. Dans la mesure où le texte évoque ces attaques, on se trouve engagé dans un débat sur la définition même du terrorisme. Personnellement, celle qui figure dans le rapport annexé me convient, mais, afin de permettre l’émergence d’un consensus, je propose de la compléter en introduisant la notion de fondamentalisme, qui permet de dépasser la référence au seul islamisme.