Intervention de Florence Parly

Réunion du 23 mai 2018 à 14h30
Programmation militaire pour les années 2019 à 2025 — Rapport annexé

Florence Parly :

Monsieur le sénateur, je ne veux évidemment pas répondre à la place du ministre de l’Europe et des affaires étrangères, mais, comme vous l’avez indiqué, la France, avec ses partenaires européens, en particulier l’Allemagne et le Royaume-Uni, qui sont signataires du traité de Vienne, a rappelé son attachement à la poursuite de la mise en œuvre de ce dernier.

La réunion qui s’est tenue à Bruxelles en présence de Mme Mogherini, qui est également partie prenante à cet accord au nom de l’Union européenne, a confirmé l’unité européenne autour de cette volonté de poursuivre l’application du traité de Vienne, malgré les décisions prises par les Américains.

Pour l’Iran, la question qui se pose aujourd’hui est de savoir quelles sont les conséquences économiques du retrait américain. Pour l’Europe, il s’agit de savoir quelles sont les conséquences économiques de ce retrait pour les entreprises européennes, compte tenu de l’existence, que l’on doit regretter, de lois américaines d’application transnationale prévoyant des sanctions économiques en cas de non-respect.

Lors du sommet qui s’est tenu à Sofia il y a quelques jours, auquel le Président de la République participait, l’Europe a décidé d’opposer aux États-Unis un front uni en matière commerciale et de mettre en place un certain nombre d’outils permettant aux entreprises européennes de se prémunir ou de s’immuniser, en quelque sorte, contre les conséquences potentielles des sanctions américaines qui pourraient les frapper.

Monsieur le sénateur, voilà, en quelques mots, où nous en sommes. Je ne suis pas en mesure, dans le peu de temps qui m’est imparti, d’analyser devant vous toutes les répercussions que ce retrait des États-Unis du traité de Vienne pourrait avoir sur l’ensemble de la région. Cela nous conduirait très loin, puisque l’Iran est très influent au Moyen-Orient. Le président Macron a été amené très tôt à déclarer que le traité de Vienne, s’il n’était pas doté de toutes les qualités, avait au moins le mérite d’exister. Il a aussi appelé l’attention sur le fait que les agissements de l’Iran en matière balistique et son influence au Moyen-Orient devaient faire l’objet de discussions avec ce pays. Pour l’heure, ces négociations n’ont pas encore pu s’ouvrir, mais cela reste tout à fait un objectif.

J’espère avoir répondu au moins en partie à vos interrogations, monsieur le sénateur. Je reste naturellement à votre disposition pour poursuivre l’échange en dehors de cet hémicycle.

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