Intervention de Michelle Gréaume

Réunion du 23 mai 2018 à 14h30
Programmation militaire pour les années 2019 à 2025 — Rapport annexé

Photo de Michelle GréaumeMichelle Gréaume :

Confier aux armées françaises une mission de contre-insurrection soulève un certain nombre de difficultés, d’autant que l’accolement des missions de contre-terrorisme et de contre-insurrection tend à assimiler terrorisme et insurrection. Or il ne s’agit pas de la même chose.

En effet, le terrorisme consiste en des actes meurtriers commis par des groupuscules se réclamant d’une idéologie fasciste ou fondamentaliste, tandis qu’une insurrection est le soulèvement d’un peuple.

La contre-insurrection devrait plutôt relever des missions de police. De fait, dans le cas hypothétique où des militaires français seraient engagés contre des insurgés français, on passerait d’une insurrection à une véritable guerre civile.

Par ailleurs, une opération de contre-insurrection menée à l’extérieur de nos frontières ne s’accorde guère avec le respect du principe de non-ingérence dans les affaires internes d’un pays… Même si la France peut théoriquement intervenir à la demande du pays concerné, la prudence voudrait qu’elle s’abstienne.

Il me semble donc essentiel d’éviter que le recours à l’armée soit la réponse apportée à une insurrection, dont les motivations peuvent être discutées mais qui s’inscrit pleinement dans le droit à l’autodétermination.

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