Ma question s’adresse à M. le secrétaire d’État auprès du ministre de l’action et des comptes publics.
Une inquiétude s’exprime de plus en plus durement dans les rangs des serviteurs de l’État, des collectivités locales et des hôpitaux.
Les fonctionnaires, ces sentinelles de la République, consacrent leur vie à la défense du service public et ne comptent pas leurs heures pour garantir la cohésion sociale. La fonction publique incarne des valeurs auxquelles nos concitoyens sont viscéralement attachés : la laïcité, l’égalité, la gratuité, l’indépendance, la solidarité. Ne gâchons pas cette richesse humaine !
Contrairement à ce que laissent entendre vos a priori, les fonctionnaires ont fait beaucoup d’efforts et ont subi patiemment le gel du point d’indice. Malgré cela, vous bloquez toute revalorisation, pourtant prévue par la précédente majorité.
Vous ne choisissez la modernisation du service public que sous l’angle strictement budgétaire, alors que l’efficacité et la qualité d’un service public s’évaluent d’abord socialement, pour la simple et bonne raison qu’il est notre bien commun, notre res publica, qui dépasse les totems de la performance et de la rentabilité.
Entendez-le, monsieur le secrétaire d’État, cette idée du service public demeure une idée d’avenir, profondément moderne.
Entendez les organisations syndicales, qui vous demandent à l’unisson de sortir du raisonnement comptable à sens unique.
La fonction publique n’est pas un bloc monolithique. Elle a démontré sa capacité à réformer ses pratiques. Mais, au lieu d’augmenter ce patrimoine de tous que représentent nos services publics, vous enrichissez les plus nantis.
Vous avez récemment reculé sur la remise en cause frontale du statut. Mais qu’en sera-t-il dans quelques semaines, après la publication du rapport du Comité Action publique 2022 ?
Vous affichez l’ambition de supprimer 120 000 postes de fonctionnaires. Quelle est la plus-value de cette réforme pour notre pays, qui attend de connaître les secteurs concernés ? Y aura-t-il moins de personnels dans les hôpitaux, dans les EHPAD, moins d’agents de police, moins de professeurs, moins d’agents territoriaux ?
Ma question est simple : avez-vous des propositions concrètes à formuler pour enrayer cette logique destructrice, repenser la modernité du service public et lui redonner un véritable avenir ?