Intervention de Marie-Noëlle Lienemann

Réunion du 24 mai 2018 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Plan pour les banlieues ii

Photo de Marie-Noëlle LienemannMarie-Noëlle Lienemann :

Monsieur le président, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, les élus et les habitants des quartiers attendaient un engagement majeur du Président de la République en faveur des banlieues. Quelle déception ! Aucune proposition significative du rapport Borloo n’est reprise, et rien n’est proposé à la place. Emmanuel Macron ne veut pas écouter, il ne veut pas voir la réalité en face.

D’un côté, il sous-estime la gravité de la situation dans certains quartiers – plusieurs centaines ! Par conséquent, il n’engage ni stratégie opérationnelle ni moyens financiers et humains pour résoudre les problèmes.

De l’autre, il refuse de reconnaître les réussites – il y en a ! –, pour mieux disqualifier la politique de la ville et justifier les coupes budgétaires qui pénaliseront les catégories populaires et les quartiers. Il y en a déjà : la baisse des APL, les ponctions massives sur le logement social, la suppression des contrats aidés et même la suppression de la délégation à la mixité sociale.

Le miracle viendrait du retour au droit commun. Toutefois, celui-ci n’a jamais été abrogé, et s’il est nécessaire, il n’est pas suffisant. La simple mise en œuvre de la sécurité au quotidien, à des échéances bien éloignées, ne suffira pas à rétablir une vie normale là où la situation est très dégradée. Il faut des moyens pour la justice, la prévention, et une mobilisation générale.

Le seul dédoublement en CP et CE1 ne suffira pas à la réussite du cursus scolaire de ces enfants. Il faut des moyens supplémentaires. Sans des ressources nouvelles pour l’éducation populaire et la vie associative, nous n’arrêterons pas les dérives qui, trop souvent, éloignent certains quartiers de notre République.

Oui, c’est bien un rattrapage et une reconquête républicaine qui s’imposent. C’est bien une nouvelle étape de la politique de la ville qu’il faut ouvrir, et non son enterrement. Le Président de la République a manqué le rendez-vous, nous ne pouvons en rester là !

Monsieur le ministre, quelles actions concrètes le Gouvernement compte-t-il prendre pour les banlieues ?

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