Je veux soutenir l’amendement présenté par mon collègue Théophile.
Nos productions doivent être protégées, compte tenu de leur vulnérabilité et des coûts induits par l’éloignement des centres d’approvisionnement et de commercialisation. Elles sont d’ailleurs qualifiées de « RUP ». Pour ce faire, une aide spécifique existe, le POSEI, qui prend en compte l’éloignement et l’insularité.
Lors du déplacement en Guyane, en octobre dernier, du Président de la République, accompagné par Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, un engagement a été pris : « Nous allons poursuivre les programmes POSEI pour l’agriculture – je ne compte pas les réduire et les corriger vers le bas. »
Il faut donc passer à l’acte ! Si on baisse les aides du POSEI, on baisse les volumes de production. Or, aujourd’hui, on nous annonce qu’une baisse de 4 % de ces aides est prévue, ce qui représente en valeur absolue 11 millions d’euros pour les RUP françaises !
Nos économies sont fragiles, soumises à des contraintes de structure contre lesquelles on ne peut pas agir : l’éloignement, le surcoût des approvisionnements, le surcoût du fret à l’exportation, des petits marchés de consommateurs, qui rendent indispensable l’ouverture à d’autres marchés.
D’autres incertitudes se manifestent tous les jours, avec parfois des dégâts dramatiques : aléas climatiques de plus en plus nombreux et violents, pollution des sols, crise des sargasses. De grâce, n’ajoutons pas de l’incertitude aux incertitudes et éclaircissons définitivement le ciel de nos producteurs en stabilisant ces aides, non, que dis-je, cette compensation légitime sans laquelle nos pays seront définitivement privés de toute production endogène !