La réforme de Fip part d'un constat. Fip a un rôle de soutien à la création, de diffusion d'activités culturelles, en irriguant toutes les régions de France, et pas seulement les villes. Le redéploiement doit pouvoir couvrir l'activité culturelle de l'ensemble et pas seulement celle des villes où se situe la station.
Nous devons garder nos radios de proximité, car elles nous permettent de répondre aux sujets du quotidien : l'emploi, l'actualité sportive et culturelle, l'information. Elles représentent nos auditeurs, et nos auditeurs se sentent représentés à travers les animateurs et intervenants de ces antennes. Aussi, il faut bien penser la complémentarité entre les radios de proximité et les télévisions régionales.
Vous avez évoqué les télévisions locales développées par des organes privés. Plus il y a d'offres dans ce secteur, plus il y a des rencontres avec le public. En effet, si plusieurs chaînes locales existent, cela crée des habitudes. Elles ne se cannibalisent pas, mais s'additionnent. En revanche, nous devons voir comme nos médias peuvent s'insérer dans ce qui existe déjà. Nous devons dialoguer avec la presse quotidienne régionale, qui connaît actuellement des difficultés financières.
Les réorganisations doivent se faire dans le respect du dialogue social. Au cours des dernières années, beaucoup de « permittents » ont été intégrés en CDI. Nous avons toutefois des vrais intermittents, dans les salles recevant du public, et des comédiens. Nous sommes vigilants sur les conditions qu'on leur offre, notamment en termes d'heures travaillées.
Entre 2017 et 2018, les investissements ont fortement augmenté. Ils ont porté sur l'infrastructure technique. Nous avons également investi dans la formation des employés.
Je suis la première femme nommée à la tête de Radio France depuis 1981, c'est un enjeu de diversité. La part des femmes expertes sur nos antennes a augmenté et je soutiens cette démarche. D'ailleurs, dans les enquêtes sur la perception de la diversité dans les médias, nous sommes bien placés, notamment sur France Inter. Des progrès sont encore à faire sur d'autres antennes. Aujourd'hui, environ 40 % des experts sont des femmes.
Les langues régionales constituent un enjeu important. Certaines de nos stations y sont particulièrement sensibles. Je pense à France Bleu Elsass, France Bleu Breizh Izel, ou France Bleu Corse Frequenza Mora. Nous allons continuer à les soutenir.
La coopération entre France Bleu et France 3 est prévue pour l'automne. Cela prend du temps, car il faut concevoir son plan éditorial et son modèle économique. Une coopération plus rapide aura lieu en matière de numérique. Plusieurs vont voir le jour dans les prochaines semaines. La plateforme sur les fake news va être mise en ligne aujourd'hui. Elle sera annoncée ce soir lors du comité stratégique. Un média social de la culture sera en ligne pour la saison des festivals. Il faut refléter l'ensemble des festivals qui animent l'activité culturelle dans les régions. Il sera disponible aux alentours du 21 juin. Enfin, une plateforme éducative gérée par France Télévisions va être créée et nous y contribuerons.
Le rythme du déploiement du haut débit pose la question de la bascule vers une offre délinéarisée. Tant qu'il n'y a pas de haut débit sur l'ensemble du territoire, le réseau hertzien restera. Aujourd'hui 88 % de l'écoute radio se fait par le hertzien. Il ne faut pas basculer trop vite. D'ailleurs, dans d'autres pays, certains médias qui l'ont fait ont perdu des auditeurs. En outre, c'est un enjeu d'égalité territoriale.