Je tiens à préciser que nous ne sommes qu'une fédération et que nous ne nous substituons pas aux syndicats qui négocient avec la direction. Nous n'avons donc pas de relations privilégiées avec la direction de Presstalis dans ce dossier.
S'agissant de notre analyse de la crise de cette entreprise, nous regrettons l'empilement des plans (le premier remonte à 1982 !), sans réforme structurelle. Le niveau 3, qui concerne la distribution, y est régulièrement oublié et il manque toujours une autorité de surveillance du secteur, qui contrôle notamment les aides à la distribution de la presse.
Nous sommes favorables à une fusion des deux messageries existantes, Presstalis et les MLP. L'actuelle concurrence organisée au sein de ce duopole est mortifère et aboutit à une situation de concurrence déloyale entre les deux entreprises.
En matière de gouvernance, nous ne sommes pas favorables à confier la surveillance du secteur à l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) pour deux raisons principales : les enjeux de la distribution postée ne sont pas les mêmes que ceux de la distribution au numéro et l'ARCEP a déjà un nombre significatif de missions. Nous serions en revanche plus favorables à confier cette responsabilité au Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), qui pourrait ainsi garantir le respect des principes éthiques de la loi Bichet et assurer le contrôle des aides à la presse aujourd'hui dévoyées au profit des plus gros titres et des territoires les plus faciles à desservir.