Ma question s’adressait à M. le Premier ministre. Elle est relative au rapport d’évaluation de l’action de l’État en Seine-Saint-Denis pour les missions police, justice et éducation que deux de nos collègues députés ont rendu la semaine dernière.
Les conclusions de ce rapport sont édifiantes. Dans ce département qui est le plus pauvre de France, le plus jeune de France, le plus criminogène de France, où l’échec scolaire est devenu endémique, l’État devrait mettre en œuvre des moyens hors normes. Le rapport indique que les moyens sont effectivement hors norme, mais dans le mauvais sens…
Au tribunal de Bobigny, les magistrats n’en peuvent plus, beaucoup de dossiers sont classés sans suite. On nous a annoncé qu’un tiers des commissariats seraient prochainement fermés la nuit… pour plus d’efficacité. Défense de rire !
En matière d’éducation, on découvre que, en termes d’heures de cours assurées devant élèves, le mieux doté des collèges de Seine-Saint-Denis est moins bien doté que le moins bien doté des collèges parisiens !
Tout le monde sait cela : il y a eu 2 700 visites ministérielles en Seine-Saint-Denis en dix ans, soit une par jour ! Qui peut prétendre ignorer ces réalités ?
Certes, la situation ne date pas d’hier. Mais qu’entendez-vous faire, monsieur le ministre d’État, pour donner un peu de sens à la notion d’égalité républicaine dans ce département ?