Intervention de Éric Gold

Réunion du 7 juin 2018 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Ehpad

Photo de Éric GoldÉric Gold :

Ma question s’adressait à Mme la ministre des solidarités et de la santé…

La France compte 1, 5 million de personnes de 85 ans et plus. À l’horizon de 2050, elles seront près de 5 millions. La question de la dépendance est donc aujourd’hui cruciale.

Si l’espérance de vie augmente et si les aides humaines et techniques permettent aux personnes âgées de rester de plus en plus longtemps chez elles, le recours aux EHPAD, les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, demeure cependant indispensable.

Le profil des populations accueillies en établissement a évolué : les résidants souffrent de pathologies multiples, de maladies chroniques et dégénératives. Dans ce contexte, les professionnels doivent faire face à des conditions de travail difficiles : le manque d’effectifs et de temps est régulièrement et légitimement mis en avant.

Mme la ministre a annoncé la semaine dernière des mesures en faveur des EHPAD, avec pour objectif l’amélioration « dans l’immédiat de la qualité de vie des personnes âgées » et l’anticipation de la perte d’autonomie.

Cette feuille de route a permis de rassurer, mais ne règle pas tous les problèmes. En effet, de nombreux EHPAD rencontrent des difficultés en matière de recrutement, qu’il s’agisse des aides-soignants, des infirmiers, des médecins coordinateurs ou des directeurs. Le personnel en place est donc confronté à des cadences infernales, à un turnover et à un absentéisme importants et à un taux d’accidents du travail deux fois plus élevé que la moyenne nationale.

On ne peut que constater le manque d’attractivité du secteur des personnes âgées, réputé difficile, mal payé et mal considéré, faute de ressources suffisantes pour améliorer les conditions de travail dans des métiers pénibles physiquement et psychologiquement.

Des directeurs assument souvent la responsabilité de plusieurs établissements, par intérim, pendant de nombreux mois, voire des années. À titre d’exemple, dans le département du Puy-de-Dôme, sur les vingt-six établissements publics autonomes, plus d’une dizaine ont une direction temporaire. Ces modes de gouvernance sont préjudiciables au bon fonctionnement et à la modernisation des structures.

Pourtant, notre société doit relever ce défi de la prise en charge des personnes en perte d’autonomie. Quelles sont les mesures prévues par le Gouvernement pour favoriser le recrutement pérenne de directeurs et, plus largement, pour rendre les métiers liés à la dépendance plus attractifs ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion