Mon cher collègue, un chef d’entreprise qui a investi dans son entreprise et qui a pris des risques souhaite revendre le fruit d’années de travail lorsqu’il décide d’arrêter son activité.
En l’absence de repreneur, il va donc forcément proposer aux salariés de reprendre son activité si c’est possible – étendre le droit à l’information de deux à quatre ou six mois n’y changera rien. §Dans ces conditions, il faudrait tout de même que le chef d’entreprise soit assez fou pour ne pas proposer aux salariés de reprendre son entreprise.
Vous dites par ailleurs que les banques sont riches et qu’elles pourraient prêter gratuitement aux entreprises. Permettez-moi de vous donner l’exemple d’une entreprise – j’étais alors déjà parlementaire – que les salariés voulaient reprendre sous la forme d’une société coopérative et participative, une SCOP. Dans le business plan qu’ils avaient proposé pour les trois premières années, il manquait chaque année un million d’euros. Il fallait donc trouver cet argent auprès de l’État. Mais le rôle de l’État est-il de soutenir une activité qui n’existe plus ?
Il faut donc faire attention. Lorsqu’il y a une activité, il faut absolument sauver les entreprises. Quand il n’y en a pas, non. Le fait que des salariés puissent reprendre leur entreprise ne pose aucun problème. Mais il faut arrêter d’imposer quantité de règles aux chefs d’entreprise, qui prennent quand même beaucoup de risques toute leur vie. Il faut aussi préserver la liberté d’entreprendre.