Je reste étonnée par l'insistance mise par la France à organiser rapidement les élections en Libye, même si le règlement politique est sans doute l'une des solutions à la crise que connaît ce pays. A cet égard, lors de notre déplacement, nous avons recueilli le point de vue des représentants institutionnels et politiques, des acteurs associatifs mais pas celui de la population. Tout en appuyant le processus électoral, M. Ghassan Salamé semble suggérer qu'il faut prendre le temps nécessaire, ce avec quoi je suis d'accord. A contrario, ce qui me dérange est que la France et, semble-t-il, l'Italie, prépareraient des sanctions. La question migratoire demeure un point de préoccupation. Nous avons rencontré de nombreuses ONG, qui n'ont pas accès à toutes les parties du territoire, en particulier dans le sud du pays. Les trafics d'êtres humains nous indignent mais les interlocuteurs que nous avons rencontrés en parlent comme d'un commerce presque normal. La tenue des élections peut-elle avoir un impact positif sur le volet migratoire ? Les mesures prises contre les trafiquants (arrestations, sanctions) ont-elles une véritable portée ?