La France a une responsabilité importante, historique, d'abord, du fait de son intervention dans le pays, et eu égard à des faits non avérés sur lesquels la justice n'a pas tranché, mais qui affectent l'image de notre pays. Quand un pays souhaite mettre fin à l'action d'un dictateur, il faut aussi qu'il pense au jour d'après. Le groupe d'amitié a récemment entendu un représentant du ministère des affaires étrangères, l'organisation Amnesty International et, il y a quelques jours, en présence de nos collègues Jean-Pierre Vial, Rachel Mazuir et Gisèle Jourda, M. Khaled Mechri, président du haut Conseil d'Etat libyen, proche des Frères musulmans. Le principal enjeu est la tenue du referendum sur la constitution d'ici le 16 septembre prochain, afin que l'élection présidentielle et les élections législatives puissent se dérouler concomitamment le 10 décembre 2018 et non successivement. A ce sujet, on a le sentiment que le pays est pris en otage par le parti du statu quo et les élites libyennes. Le peuple libyen, lui, attend avec impatience ces opérations électorales. Les élections municipales qui ont eu lieu - avec un taux de participation moyen de 65 % - et qui se poursuivent sont une satisfaction. Les inscriptions sur les listes électorales se sont bien déroulées. Parce qu'un sondage réalisé sous l'égide de l'ONU indique que les personnalités connues feraient un score inférieur à 10 % aux prochaines élections, on semble avoir, au plan national et international, la tentation du « dégagisme ». Autre question, quel est le rôle joué par la Russie, qui avait reçu le général Haftar sur l'un de ses bâtiments militaires, dans ce dossier ? Enfin, pensez-vous que les principales personnalités engagées dans le processus électoral songent à remplacer le gouverneur de la banque centrale libyenne, qui ne veut pas mettre en oeuvre les réformes économiques indispensables ?