Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, depuis bientôt une semaine, nous avons pu constater que le sujet de ce débat est sensible et nous touche tous en tant que citoyens. Plus l’on s’éloigne du continent européen, plus la situation est complexe.
Il est impossible de définir une solution uniforme applicable aux situations extrêmement différentes que nous rencontrons de Calais à Menton, en passant par Paris, la Guyane et Mayotte. Pour autant, notre responsabilité est bien de trouver un juste équilibre en vue d’instaurer un droit d’asile efficace et efficient.
Cela fait maintenant trois ans que nous alertons sur l’augmentation du nombre des demandes d’asile sur le territoire guyanais : il est passé de 1 099 en 2014 à près de 10 000 en 2017. Rapporté à la population, c’est comme si la France avait enregistré la même année un million de demandes d’asile sur son seul territoire hexagonal ! J’ajoute que 2, 6 % seulement des demandes d’asile ont été acceptées par l’OFPRA en 2016.
Dans cette région du monde insérée dans un bassin géographique sud-américain marqué tant par l’instabilité politique que par les difficultés économiques et environnementales, il est rarement question de victimes de guerre ou de réfugiés politiques, mais plutôt de femmes et d’hommes venus chercher une vie meilleure.
Soyons clairs : en Guyane plus qu’ailleurs, nous sommes issus de toutes les migrations, et nous constituons une véritable nation arc-en-ciel. Seuls notre date d’arrivée et nos itinéraires diffèrent.
Toutefois, s’agissant du droit d’asile à proprement parler, comment ne pas considérer qu’il est aujourd’hui dévoyé en Guyane, littéralement pris en otage par des filières d’immigration clandestine ?
C’est donc le droit à la différenciation que je défends ici, parce que la Guyane et Mayotte se démarquent, chacun à sa manière, du reste du territoire français. L’accélération des délais de traitement doit permettre, d’une part, de mieux traiter les demandes légitimes, et, d’autre part, de réduire l’attractivité de ces territoires.
Enfin, il me semble indispensable d’organiser la coopération sanitaire avec les pays voisins, afin de soulager la pression migratoire qui pèse actuellement sur nos établissements de santé.