Ma question s’adresse à Mme la ministre des solidarités et de la santé.
Madame la ministre, vous étiez entendue ce matin par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur l’égal accès aux soins, à la suite de l’audition du directeur de l’agence régionale de santé Grand Est.
Ces auditions interviennent dans un contexte de grande tension dans les hôpitaux. Dans une lettre adressée au Premier ministre, cent soixante-quinze médecins affirment ne plus pouvoir remplir leur mission de service public et alertent sur une mise en danger de la vie d’autrui, faute de moyens suffisants et d’une organisation efficiente de l’offre de soins.
Les services d’urgences sont les plus touchés et la situation devrait même s’aggraver : d’après une étude de l’agence régionale de santé Île-de-France, au cours des deux mois d’été, il manquera un médecin dans un service d’urgence de la région pendant six cents journées de vingt-quatre heures.
Pour répondre à cette situation, un décret paru au début du mois de juin modifie l’organisation des lignes de garde. Les syndicats se sont fortement opposés à cette mesure, qui répond pourtant à une nécessaire réorganisation des services, mais qui apparaît comme une solution dégradée face à la pénurie de praticiens.
Dans mon département de Meurthe-et-Moselle, la maternité de l’hôpital de Mont-Saint-Martin est menacée de fermeture en raison d’un nombre considéré comme excessif de médecins remplaçants, qui pallient pourtant la pénurie à laquelle nous sommes tout particulièrement confrontés.
Cette maternité, avec ses 670 naissances chaque année, a toute sa place sur un territoire transfrontalier en pleine renaissance post-industrielle, où le préfet de région s’est vu tout récemment confier une mission de prospective de dynamisation par le ministre de la cohésion des territoires, Jacques Mézard.
Madame la ministre, vous ne portez pas la responsabilité du manque de réformes de vos prédécesseurs. Vous avez eu le courage d’annoncer une refonte en profondeur du système de santé : pouvez-vous nous dire quelle place vous comptez accorder aux hôpitaux de proximité ? Êtes-vous en mesure de rassurer les habitants de mon territoire sur le maintien de la maternité contribuant à l’attractivité de l’hôpital et à l’attractivité médicale de tout un territoire ?