En jouant sur plusieurs leviers, qu’il s’agisse de l’inversion de la logique de la contractualisation, de la construction du prix autour d’indicateurs ou encore du relèvement du seuil de revente à perte, le titre Ier du projet de loi ambitionne un rééquilibrage des relations commerciales, une ambition déjà portée par d’autres textes. Nous devons donc aller plus loin et ne pas hésiter, pour certains dispositifs, à établir une dose de contrainte, afin de les rendre plus efficients.
Il faudra aussi traiter le problème de la concentration des centrales d’achat, en intégrant toutefois leurs propres défis, notamment l’émergence des géants du numérique.
Il faut également s’attaquer à l’organisation insuffisante des exploitants autour de structures communes de producteurs et de commercialisation, qui est l’une des conditions importantes d’une négociation commerciale plus équilibrée, le droit européen le permettant.
Le projet de loi s’attache aussi à répondre aux attentes des consommateurs en matière de qualité des produits. Il y aura un équilibre à trouver au sein du titre II sur certaines mesures, pour compenser l’excès de zèle des députés et quelques suppressions survenues en commission.
Bien sûr, nous souscrivons à une restauration collective de qualité garantissant l’approvisionnement local. Nous sommes également favorables à une réduction progressive des produits phytosanitaires, à condition que des solutions de rechange existent et que du temps soit donné aux exploitants pour qu’ils puissent s’adapter en s’appuyant sur des arguments scientifiques. À cet égard, le rôle de l’ANSES est fondamental.
Le RDSE est sensible au bien-être animal, tant que l’on ne tombe pas dans une radicalité qui aboutirait à créer des normes insupportables pour nos agriculteurs.