Intervention de Éric Woerth

Réunion du 24 juillet 2007 à 10h00
Orientation budgétaire — Débat sur une déclaration du gouvernement

Éric Woerth, ministre du budget, des comptes publics et de la fonction publique :

Madame la présidente, monsieur le président de la commission des finances, monsieur le président de la commission des affaires sociales, monsieur le rapporteur général, monsieur le rapporteur de la commission des affaires sociales chargé des équilibres financiers généraux de la sécurité sociale, mesdames, messieurs les sénateurs, en dépit de l'agenda très chargé de cette session extraordinaire, nous avons tous souhaité qu'un débat d'orientation budgétaire - le plus complet possible - soit organisé comme les années précédentes. Il fait d'ailleurs suite aux deux débats d'hier, qui ont eu lieu dans le cadre de l'examen du projet de loi de règlement du budget de l'année 2006.

Ce débat est essentiel. Il permet d'avoir une discussion féconde avec le Parlement sur l'orientation qui sera donnée à nos finances publiques et qui servira de cadre à l'élaboration du projet de loi de finances et du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2008.

Au cours de cette session extraordinaire, vous avez à vous prononcer sur bon nombre de projets de loi qui mettent en oeuvre les réformes annoncées par le Président de la République, ainsi que par le Premier ministre et choisies par nos compatriotes, qu'il s'agisse de revaloriser le travail, d'aider à l'accession à la propriété, de réformer les universités, d'assurer un service minimal dans les transports ou de lutter contre la récidive.

Parmi tous les engagements contenus dans le projet présidentiel, il en est un tout aussi important que les autres et qui donne sa cohérence et sa crédibilité à l'ensemble de la politique économique que nous allons poursuivre, je veux parler de la réduction du déficit et de la dette publics. Ce débat d'orientation budgétaire, qui porte sur l'ensemble de nos finances publiques, est l'occasion de réaffirmer cette orientation majeure de notre politique : revenir, par une maîtrise absolue des dépenses, à l'équilibre de nos comptes publics avant la fin de la législature, sans sacrifier aucun autre engagement.

Il n'y a pas de réforme possible dans l'incertitude et l'insécurité de finances publiques non maîtrisées.

Il s'agit non seulement de respecter nos engagements européens, mais aussi de se comporter de façon responsable. Qui d'entre nous souhaite léguer des dettes à ses enfants ou, plus sûrement, à ses petits-enfants ?

Il s'agit également de faire preuve de bon sens. Qui d'entre nous pense que l'on peut revenir sur l'exception française des prélèvements élevés si l'on ne revient pas sur cette autre exception française, tout aussi remarquable, de la dépense publique la plus élevée de l'Organisation de coopération et de développement économiques, l'OCDE, en proportion de la richesse nationale ?

En dépit des efforts indéniables de mes prédécesseurs, les déficits et la dette que nous supportons aujourd'hui hypothèquent notre capacité à relever les défis de l'avenir, qu'ils soient liés au vieillissement, à l'environnement, à l'ouverture croissante du monde aux échanges d'idées, de marchandises ou de services. Les déficits et la dette pèsent également sur notre crédit à l'égard de nos partenaires européens.

Le niveau atteint par la dépense publique dans notre pays nous prive de marges de manoeuvre indispensables pour faire face à la concurrence, pour investir dans l'innovation et la recherche ou pour réagir aux fluctuations conjoncturelles de l'économie internationale.

Une politique ambitieuse en matière de relance de l'emploi et de la croissance, de réformes structurelles, d'enseignement supérieur, de recherche et d'innovation ne peut produire pleinement ses effets que si elle est accompagnée d'une politique tout aussi ambitieuse en matière de réduction du poids de la dépense publique, de reflux de la dette publique et de résorption des déséquilibres des comptes publics. C'est pourquoi le Président de la République a fixé un objectif d'équilibre des finances publiques et de retour de la dette publique en deçà de 60 % du PIB, le produit intérieur brut, en 2012 au plus tard.

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