Monsieur le président, monsieur le président-rapporteur, mesdames, messieurs les sénateurs, un an seulement se sera donc écoulé entre le début des travaux de la Revue stratégique de défense et de sécurité nationale et cette séance où nous lisons ensemble les conclusions de la commission mixte paritaire.
La défense nationale, la protection des Français sont autant d’enjeux qui dépassent largement les clivages partisans ; autant d’enjeux, aussi, qui nous rassemblent tous.
Je voulais donc vous remercier, tous, mesdames, messieurs les sénateurs, de votre implication, de votre travail et de votre inépuisable engagement pour mener à bien l’examen de ce projet de loi de programmation militaire, que ce soit en commission ou en séance publique.
Je voulais aussi vous remercier pour la qualité des débats que nous avons eus, car il s’agissait de débats de fond et non pas de postures.
Par ce texte, vous envoyez un message fort à nos armées. Depuis les confins du Mali jusqu’aux couloirs de Balard, vous dites à toute notre communauté de défense une chose simple, mais tellement attendue : les restrictions sont finies, le renouveau commence.
Nos armées avaient besoin de moyens supplémentaires. Ce projet de loi donne tous les moyens pour parvenir, conformément à l’engagement du Président de la République, à consacrer 2 % de notre PIB à la défense d’ici à 2025. Aujourd’hui, vous offrez à nos forces les moyens d’accomplir pleinement leurs missions, de remonter en puissance – enfin !
Vous mettez aussi l’humain au cœur de la loi de programmation militaire, avec de nouveaux droits, des petits équipements renouvelés, des mesures en faveur de nos blessés.
Vous permettez la livraison d’équipements que nos armées attendent impatiemment, et légitimement.
Vous misez sur l’Europe de la défense et sur l’avenir des coopérations. Vous préparez des armées modernes, parfaitement adaptées aux nouveaux théâtres de confrontation, en investissant pleinement sur le renseignement et la cyberdéfense.
Vous choisissez de prendre résolument le tournant de l’innovation et de continuer la transformation du ministère des armées.
Ce texte, sur lequel vous allez vous prononcer dans quelques instants, n’a rien d’anodin. C’est en effet la première loi de programmation militaire en expansion depuis la fin de la guerre froide. Par votre vote, vous avez l’opportunité de lancer, enfin, la remontée en puissance de nos armées.
Il y a encore quelques mois, monsieur le président, ce texte était celui du ministère des armées. Le Parlement, en l’enrichissant comme il vient de le faire, se l’est totalement approprié. Cela m’évoque ce que Jean Jaurès écrivait voilà plus d’un siècle dans L ’ Armée nouvelle : « Il n’y a de défense nationale possible que si la Nation y participe de son esprit comme de son cœur ». §C’est indiscutablement le cas : par votre truchement, la loi de programmation militaire et l’ambition qu’elle porte sont désormais celles de la Nation tout entière.
Tout le travail que nous avons accompli ensemble ne s’arrête pas aujourd’hui, bien au contraire. C’est même maintenant que les choses sérieuses commencent.