Intervention de François Patriat

Réunion du 28 juin 2018 à 10h30
Programmation militaire pour les années 2019 à 2025 — Adoption définitive des conclusions d'une commission mixte paritaire

Photo de François PatriatFrançois Patriat :

Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le président-rapporteur, mes chers collègues, le projet de loi de programmation militaire que nous examinons ce matin, au retour d’une commission mixte paritaire conclusive, vise à rétablir une cohérence entre les missions, la multiplication des théâtres d’opérations et les moyens que nous dédions à nos armées, dans un contexte de conflits toujours plus violents et imprévisibles.

En actant, pour la première fois depuis vingt ans, une hausse du budget de la défense, nous voulons donner de meilleurs équipements et les meilleurs outils à l’ensemble de nos soldats.

Nos soldats, en OPEX comme sur le territoire national, risquent leur vie au quotidien pour que la France demeure une terre de liberté et de paix, pour que leurs compatriotes puissent continuer à vivre librement et sereinement. Nous ne les oublions pas et nous ne les oublierons jamais.

Je tiens aussi à saluer la richesse des débats, monsieur le président, cher ami, et le travail constructif et approfondi qui a été effectué par nos deux assemblées, en étroite discussion avec le Gouvernement. Finalement, nous savons nous rassembler quand il s’agit de la protection de la République et de ses valeurs.

Madame la ministre, nous vous remercions sincèrement pour votre constante mobilisation et pour votre ferme engagement en faveur de nos armées.

Cette coconstruction a été décisive. Elle a porté ses fruits, et le texte sur lequel nous nous prononçons aujourd’hui a été considérablement enrichi. C’est le cas du volet relatif au contrôle et à l’évaluation parlementaires, et ce travail en commun se poursuivra par la mise en œuvre de cette loi.

Les différents équilibres trouvés lors de cette commission mixte paritaire répondent au défi que vous aviez adressé au Parlement, madame la ministre : consacrer, pour la première fois, une LPM « à hauteur d’homme ». Le président de la commission l’a rappelé à l’instant, nous avons repris le constat dont vous nous aviez fait part et les solutions que vous nous aviez proposées.

Avec vous, nous confirmons la priorité donnée à l’amélioration de la vie professionnelle et personnelle des femmes et des hommes qui travaillent au ministère des armées.

Dans la liste des mesures sanctuarisées en leur faveur et complétées par l’accord en CMP figurent notamment la réduction du délai d’instruction des dossiers d’indemnisation des militaires blessés ou malades en service et des familles des militaires morts au combat, mais aussi l’accent mis sur la politique de lutte contre le harcèlement et les discriminations au sein de l’institution. Je sais que vous portez cette politique et tiens à saluer l’action de la cellule Thémis et de tous les acteurs mobilisés.

Il y a aussi le dispositif équilibré sur l’élection aux scrutins locaux de militaires en service, mon collègue Requier vient de l’évoquer, qui concilie l’exercice de ce droit civique avec les exigences de discipline, de disponibilité et de neutralité pesant sur tout militaire. Vous saviez que le Sénat y était très attaché.

Nous confirmons enfin le renouvellement de nos capacités opérationnelles et faisons de l’innovation et de la numérisation deux vecteurs clés pour rendre notre armée plus moderne et plus efficace.

Nous garantissons aussi, à travers cette loi de programmation militaire, notre autonomie stratégique, nationale comme européenne.

Cela passe notamment par le renforcement de notre arsenal de cyberdéfense et, plus concrètement, par l’amélioration de nos capacités de détection, de caractérisation et de prévention des attaques informatiques, qui nous faisaient jusqu’à présent défaut.

Mes chers collègues, l’actualité récente est là pour nous rappeler de manière récurrente qu’en l’absence d’autonomie stratégique européenne nous peinons à peser pleinement sur la scène internationale, comme lors des négociations avec nos partenaires.

Dans ce moment particulier de l’histoire de la construction européenne, l’Europe de la défense s’inscrit comme une pierre angulaire de la relance du projet européen.

Dès lors, l’initiative européenne d’intervention présentée ce lundi à Luxembourg par la France, aux côtés de l’Allemagne, de la Belgique, du Danemark, de l’Espagne, de l’Estonie, des Pays-Bas, du Portugal et du Royaume-Uni, constitue une nouvelle étape fondamentale. Comme l’a souhaité le Président de la République, elle contribuera à créer une culture stratégique commune et facilitera la coopération européenne en matière de défense.

Au-delà de cette LPM, il nous faut redire en conclusion, madame la ministre, toute la confiance que nous vous portons, à vous, à toutes les femmes et à tous les hommes qui combattent sous notre drapeau : notre confiance est la garantie que vous nous trouverez toujours à vos côtés dans cette tâche. La commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées a beaucoup travaillé, de façon très positive, très ouverte, pour parvenir à un accord unanime.

Pour toutes ces raisons, chers collègues, le groupe La République En Marche votera en faveur de ce texte et félicite l’ensemble des sénateurs qui se joindront à lui.

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